La Femme du notaire by Michel Bazin

La Femme du notaire by Michel Bazin

Auteur:Michel Bazin [Bazin, Michel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Erotique
Publié: 2013-09-14T22:00:00+00:00


CHAPITRE IX

A l’heure dite, le cabriolet de Laurence s’arrêtait devant la propriété de Rachel. Celle-ci étant prête, elles prirent immédiatement la route. Elles étaient gaies et roulaient à vive allure, cheveux au vent.

Markos Andrieu, que Laurence était certaine d’avoir déjà rencontré des années auparavant, habitait une vieille maison aux épais murs de craie, à la sortie d’un hameau, en lisière de forêt.

Une grange contiguë tenait lieu d’atelier, et une haie, composée de diverses variétés d’arbustes, haute et épaisse, ceignait la propriété.

Dès que les deux femmes pénétrèrent dans la cour, Markos sortit de son atelier et vint à leur rencontre dans l’allée ombragée. Il portait un pantalon de toile bleue et un maillot de corps blanc sans manches.

Laurence fut frappée par les poils qui recouvraient les muscles de sa poitrine, de ses épaules et de ses bras. Il lui faisait l’effet d’un ours, et elle lui trouvait du charme. Le sculpteur déposa deux bises sur les joues des visiteuses.

— Bienvenue chez l’ermite. Méfiez-vous, il peut se transformer en ogre.

A cet instant, le souvenir de Laurence se fit plus précis, et elle se remémora l’homme au regard caressant, aux mains robustes, qu’elle avait déjà rencontré chez Rachel. C’était lors d’un dîner, auquel Pierre-Louis assistait.

Laurence, à cette époque, était une petite dinde, qui croyait que le plaisir sexuel était ce que lui offrait avec parcimonie son mari.

Le sculpteur lui avait plu ; mais la femme qu’elle était alors n’avait pas su se formuler clairement son désir.

Andrieu était toute l’antithèse de l’homme mondain, guindé et hypocrite. Il mettait un point d’honneur à rester, en toutes circonstances, tel que la nature l’avait fait : avenant, bavard, et bohème.

Il n’était pas marié, n’avait pas de maîtresse attitrée. Sa solitude était entrecoupée par les séjours, plus ou moins longs, de femmes jeunes ou moins jeunes que son métier lui faisait rencontrer.

Tout cela, Rachel l’avait raconté à Laurence pendant le trajet. Elle était une vieille amie de Markos et, lorsque l’envie les prenait, ils faisaient l’amour avec plaisir, chacun connaissant l’autre sur le bout des doigts. Une connaissance profonde et intime valait, selon Rachel, parfois mieux que l’attrait de la nouveauté.

Elles suivirent le sculpteur sur le chemin de l’atelier. Un agréable désordre y régnait, bric-à-brac où se mêlaient esquisses de personnages ou d’animaux et sculptures achevées. Une odeur de foin envahissait la pièce.

La grange était immense, et la partie atelier était éclairée par de larges baies vitrées donnant sur la cour. Sur un grand établi étaient posés toutes sortes d’outils : ciseaux à bois, gouges, maillets... Il y avait également des outils électriques dont un tour...

Andrieu prit, au hasard, un morceau de noyer oublié sur l’établi, le coinça dans un étau et, en quelques minutes, sculpta un petit personnage dont le visage devint rapidement expressif.

Laurence était admirative devant la force et l’aisance créatrice de l’artiste, qui lui promit de terminer la statuette et de la lui offrir plus tard.

Il les emmena à l’intérieur de l’habitation, composée de deux pièces et d’une salle de bains. Le décor était spartiate. La plus grande des pièces servait de salle à manger et de cuisine.



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